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C’ÉTAIT UN SAMEDI

Théâtre (spectacle en langue grecque surtitré) / À partir de 14 ans / Durée 1h30

Spectacle proposé par le Théâtre des 13 Vents
Dans le cadre de la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée

C’était un samedi, en 1944, dans la ville grecque d’Ioannina. L’une des plus anciennes communautés juives du continent européen – ni ashkénaze, ni séfarade, mais "romaniote" – fut massivement déportée par la Wehrmacht dans le camp d’Auschwitz. Dans le sillage de Guerre des paysages, Irène Bonnaud fait de la Grèce l’ombre portée de notre histoire. À la croisée du documentaire, de la musique et de la littérature, ce théâtre de la mémoire puise dans les traditions musicales de l’Épire, comme dans les témoignages des rescapés pour exhumer les rêves enfouis dans le passé et conjurer les cauchemars des vivants. Mais qui d’autre que l’écrivain Dimitris Hadzis, militant communiste et natif d’Ioannina, pour nous rassembler autour de ce récit? De son recueil de nouvelles La Fin de notre petite ville, et en particulier celle intitulée "Sabethaï Kabilis", le spectacle retient l’entrelacement de deux trajectoires intimes avec la terrible destinée de cette communauté. Dans un contexte vif de lutte des classes, le rapport que Sabethaï Kabilis, notable, scelle avec son presque fils adoptif Joseph Eliyia, prof de français, poète, militant communiste et traducteur de la Torah, symbolise tout autant une relation père-fils impossible qu’un destin collectif. C’était un samedi donne à entendre leurs voix, puisque les deux protagonistes ont réellement existé, ainsi que, dans une chronique écrite par Irène Bonnaud, celles des quelques rares survivantes et survivants déportés. Il nous plonge également dans le souvenir mélancolique d’un monde pratiquement disparu, et la beauté de ses élégies.

"Après Guerre des paysages, notre première collaboration, un spectacle créé il y a deux ans sur la guerre civile grecque, on s’est dit avec Fotini Banou qu’il y avait là des lignes qui nous définissaient et qu’on voulait continuer : un théâtre de la mémoire, hésitant toujours entre littérature et document, poésie et témoignage, un théâtre pauvre, mais où la musique, le chant, la voix peuvent faire apparaître toutes les images, tous les mondes, un théâtre qui creuse très au fond pour trouver les rêves enfouis dans le passé, les cauchemars aussi qui continuent de hanter les vivants."
Irène Bonnaud

Textes Dimitris Hadzis, Joseph Eliyia, Irène Bonnaud
Première partie Dimitris Hadzis, Joseph Eliyia (montage Irène Bonnaud)
Deuxième partie Irène Bonnaud (traduit du français par Fotini Banou)
Mise en scène Irène Bonnaud
Avec Fotini Banou (jeu, chant)
Scénographie Clio Makris (sculptures)
Lumière Daniel Levy
Collaboration artistique Angeliki Karabela, Dimitris Alexakis

Production déléguée KET / TV Control Center (Athènes)
Coproduction Scène Nationale Liberté — Châteauvallon (Toulon Provence Méditerranée), Théâtre National de Nice
Avec le soutien de l’Institut Français de Grèce (Athènes)